CASTANICULTURE DANS LA VALLEE D’AOSTE
En me penchant sur l’écorce du vieux châtaignier, voici ce qu’il m’a appris : il y a fort longtemps, ce grand magnificient aux fleurs serpentines s’est épris de notre belle contrée. Au point d’y prendre racine et d’y fonder famille, au point d’y faire tant d’enfants hérissés que la population s’est proposée d’en adopter.
Mais que faire de ces milliers de petits à corps d’épines ? Les habitants de la Basse Vallée l’ont vite trouvé. Au prix de mille et une piqûres, ils les ont tous ramassés et en les regardant de plus près, leur nature véritable leur est finalement apparue : de petites bouilles rondes teintées de fauve ont émergé des carapaces pointues, quelque chose de si doux que l’espoir allait enfin revenir.
Car ces enfants de l’arbre au goût sucré sont devenus le pain quotidien, la nourriture essentielle de ceux qui les avait recueillis. Qui s’en souvient encore ? Le vieux châtaignier, celui-là même qui me sourit du haut de ses feuilles dentées et m’invite à partir à mon tour ramasser quelques-uns de ses petits hérissons…